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FRUIMALIN prix Bourgogne 2009 de l'Economie Sociale et Solidaire

VOEUX du 8 janvier 2015.

N#M ou N/M

VOEUX du 8 janvier 2015 : N négation de M. Haine négation de aime.

Depuis 3,5 milliards d'année, la Nature, ou ce qui anime la planète, ne "gaspille pas", elle recycle, elle redistribue, elle rééquilibre, elle préserve le principe de Vie, quelle qu'en soit la forme. La quantité d'eau sur la planète est constante depuis. Quiconque ayant trois notions de physique sait cela. Et à cette échelle, l'Humanité actuelle n'est rien d'autre qu'une bande de pignoufs agités à la vue basse, jusqu'à preuve du contraire.

Quel qu'il soit, le "gaspillage" est une déperdition d'énergies au service d'une dégradation ou d'une dispersion des ressources, au détriment de l'humanité, lors d'actions purement humaines. Ses corollaires, causes et conséquences, selon qu'elles sont délibérées ou subies, sont des pertes ou des absences de maîtrise sur notre environnement, des déconnexions, un tissu de déconnexions que la virtualité ne compense pas. Tout cela découle autant des gestes et des échanges quotidiens que des process les plus complexes et touchent tous les secteurs de la vie, partout.

Alimenter ou seulement accepter ces déconnexions, ces micro-deconnexions, est déjà liberticide, mais pire que cela, c'est "futuricide". Etre conditionné ou être contraint à "gaspiller" est une atteinte à la liberté individuelle autant qu'une atteinte à l'intérêt général (qui reste à définir). "Gaspiller" : dilapider, dissiper, gacher.

Petites déconnexions ou privations de liberté sournoises et perverses : être contraint de changer d'informatique parceque le système d'exploitation est propriétaire, être contraint de changer un système complet de réservoir de chasse d'eau parcequ'une petite bague en plastique à foutu le camp, être contraint d'acheter quatre frigos et dix imprimantes dans sa vie pour panne électronique, être contraint d'acheter trois vis sous blister et le tournevis qui va avec parcequ'on ne peut plus rien démonter, être contraint de faire un tour complet du magasin avant de trouver le paquet de sucre, être contraint de réserver un tiroir pour des boites de comprimés à moitié utilisées parceque moralement on ne peut pas jeter des médicaments, être contraint de réserver un autre tiroir pour des cables, des transfos, des disquettes, des clefs USB, des souris, encore bons, mais à quoi..., être contraint de se relever quatre fois: avaler un yaourt, ranger l'évier, aller aux toilettes et puis enfin raler, pour éviter les coupures pub à la télévision. Etre contraint de ruser quotidiennement pour résoudre une simple équation : moins on a de moyens plus on subit les... contraintes.

Atteinte à l'intérêt général : faire cavaler des populations pour qu'elles jettent. Fabriquer des endettés sur l'exacerbation de ce stress. Exploiter ou abandonner les populations qui n'ont pas les moyens de cavaler. Le tout fondé sur une outrance sémiologique, une méta-communication dégradée au détriment de la précision lexicale et de la hierarchisation des informations. Autrement dit : nos sociétés sont malades de leurs arythmies multipliant les signaux et les messages "hors sol" et désordonnés au détriment du fond. Dans ces conditions : annihiler notre capacité à réfléchir et construire l'avenir : alourdir l'hypothèque. On peut considérer qu'il s'agit là d'intérêt général.

*A moins de torturer Peirce*, la caricature et la bande dessinée ne relèvent ni de la sémiologie ni de la sémantique.*

Cavaler : être mené par des algorythmes prospectifs prescripteurs de tendances relayés par des algorythmes financiers de trading à hautes fréquences (30 000 changements de main en 10 secondes, 75 à 95% des transactions aux états-unis et 45% en Europe, quand même..., si ce n'est pas être déconnecté de la réalité ça..., c'est presqu'une forme de fausse monnaie d'une certaine façon, un peu comme l'art moderne).

Notons au passage que les 1% les plus riches possédent la moitié de la richesse mondiale et les 20% les plus riches en possèdent 80%, et que leurs revenus progressent. Notons également que grosso modo 25 000 milliards d'euros sont planqués dans les paradis fiscaux (on y trouve même les Rolling stones et Bono de U2, c'est pas bien), les 3/4 de la "dette" mondiale quand même. On ne risque pas beaucoup de se tromper en supposant qu'il y ait un lien d'une manière ou d'une autre entre les deux phénomènes.

Après tout, on pourrait se dire, qu'il en train de se former une sorte de Conseil planétaire, sauf que ça ne paraît pas vraiment être un Conseil des sages. Curieux mode de désignation qui consisterait à consommer pour voter. J'ai, donc je suis... toujours en manque. A défaut d'un club Jonathan et Jennifer de philosophes-milliardaires, il semblerait plutôt qu'on soit tous sous le joug d'une "pognoncratie mondiale", non ? Une fine équipe de hors la loi qui d'un côté soutient le libre échange et de l'autre retire au reste de la population un moyen et une faculté essentiels : précisément celui et celle d'échanger. Eh oui, comment échanger quand on a plus rien ou qu'on est déjà redevable, états compris (dont certains dirigeants font partie des 20%)? C'est un système médiéval puissance mille. Et dans la foulée, il n' y a plus de démocratie qui vaille, eh non, vu que ce qui fonde une société c'est ... l'échange.

Ajoutons une tendance lourde à l'informatisation et l'automatisation qui rend l'intervention humaine de moins en moins nécessaire. Ce qui laisse autant de bouches inutiles à nourrir auxquelles on pourra toujours vendre des armes ou des déchêts. Mais si, mais si, quand on détient la moitié de la planète il faut un minimum de cynisme, sinon on ne tient pas : trop de pression.

De l'usage des mots : l'hypocrisie, la malhonnêteté intellectuelle, l'absence d'empathie, le paraître à outrance déforment le sens des mots. Trop à géométrie variable, ils perdent en qualité. Or la maîtrise et la force d'un langage permettent seules de passer d'un état subi à un état partagé, à un état accepté, à une capacité de réfléchir. Mettre de l'ordre en soi-même devient difficile sans les bons mots pour formuler les ressentis. La qualité d'échange avec les autres en dépend.

Une solution correcte ne peut pas découler d'un mauvais énoncé. Allons, allons.... Tiens en l'occurrence, une proposition exemplaire : "Nourrir toute la planète" : on dirait un voeu de Bisounours, alors que tous les tenants et aboutissants sont soit contradictoires, soit opposés, soit imprécis, variables, ou de confidentiels à franchement opaques, éminemment spéculatifs et stratégiques à l'instar de la démographie (nourrir qui ? évidemment), laquelle a toujours été un moyen de se prémunir, de perdurer, voire de dominer, avant même qu'on s'abrite dans des grottes. Néanderthal si tu nous entends... , donc de surcroit atavique, géopolitique, culturel et sexuel... dans le fond. Dans ces conditions on fait comment pour instaurer un constat et une réflexion partagés, pour répondre correctement aux problèmes des ressources, à part réagir à l'emporte-pièce en attendant un prochain affrontement mondial ou une prochaine extinction de masse ? Que d'aucuns souhaitent peut-être...

Lorsque des aspects majeurs, qu'on ressent au moins, ne sont pas correctement exposés, il ne faut pas s'étonner que cela induise la méfiance de l'autre et facilite son instrumentalisation. Il y a une cacophonie façon Tour de Babel derrière tout cela, attendons la énième conférence mondial sur le climat, on verra. Nourrir la planète ou lutter contre le réchauffement climatique, c'est du pareil au même.

Une autre ké rigolote : "les marchés financiers", toutes les heures on nous donne des nouvelles des "marchés financiers" c'est quoi ça, ou c'est qui ? Ceux du paragraphe au-dessus. Mais pas que, trop facile... nous aussi, d'abord parcequ'on est réputé être endetté dès la naissance, ensuite parceque vous êtes peut-être rentier ou boursicoteur, ou peut-être faites vous du commerce pour faire du commerce, degré zéro de la réflexion, et puis parceque vous êtes peut-être à crédit et parceque partout, même indirectement, on participe à des processsus de capitalisation, y compris dans l'acte de consommation le plus basique et enfin parceque même les "vase clos" des systèmes par répartition sont des illusions dès lors que ceux qui les abondent peuvent par ailleurs emprunter (l'Unedic recourt aux emprunts obligataires et est noté par les agences internationales de notation : Fitch, Moody’s et Standard & poors, soit dit en passant, cette dernière sera d'ici peu sous le coup d'une interdiction de notation et d'une amende d'un milliard et demi de dollars à la suite de la crise des subprimes, Moody’s a trouvé un arrangement pour éviter le procés). En résumé, les marchés financiers ça paraît être un truc où le capital rapporte plus que le travail et où le passif génére autant ou plus d'intérêts que l'actif. Les dettes ça rapportent, ça se revend et c'est même très spéculatif, vu que c'est le meilleur moyen d'enchainer quelqu'un.

Pourtant au milieu de tout cela, il faudrait "travailler plus pour gagner... ben moins du coup" et "agir local, penser global". Ca aussi c'est bien. Mais ça commence et ça finit où ? Le local dans le massif central égale t'il le local en Champagne où en amazonie? Le global intègre t-il l'implantation de serres sur mars où la visite d'une intelligence exo-planétaire. Quels sont les mécanismes qui régissent l'un et l'autre, les mécanismes entre les deux ? Est-ce soi et les autres, est-ce l'intérêt particulier et l'intérêt général, qu'il faut en passant essayer de situer entre la somme et la moyenne des intérêts particuliers ? Du coup comment concevoir un effet levier entre les deux ? Ce leïtmotiv prétend à une universalité illusoire, tellement dénuée de sens qu'un terroriste pourrait l'avoir comme mot d'ordre, eh oui.

Même le mot "environnemental", comment se fait-il qu'il faille systématiquement préciser socio-environnemental, alors que c'est inclus dedans, non ? Soutenable, durable, raisonné, participatif, citoyen, ect ...Il y a toute une réthorique, qui se cherche peut-être mais qui occulte allègrement (ici : humour**) les enchainements de causes et effets aux yeux d'un lambda à qui on demande de manger "cinq fruits et légumes par jour", locaux ? Non traités ? De saison ? Epluchés (c'est dans les épluchures que se logent les principes actifs autant que les pesticides)?, Crus ou cuits ? Comment ? Une cerise égale t'elle un melon ?

Et simplicité égal simplification ? Au secours.

Or donc, nous ne sommes pas en "dette" à l'égard d'un système, mais plutôt en état de confusion, alimentée par un système, et démunis en tant que membre d'une humanité. Les "plus démunis"..., à partir de quand devient-on un "plus démuni"? Démuni de quoi ? Ou spolié de quoi ? En dernier analyse : de libre-arbitre, de capacité à réagir, d'être en dialogue avec l'entourage, avec "la société". On peut faire voeu de pauvreté, pas voeu de misère. Le premier moyen d'échange, bien en amont de la monnaie, ce sont les mots, les signes.

Comment fait-on lorsque le quotidien est tissé d'injonctions, de fins de non-recevoir, souvent automatisées, de promesses non tenues, de sollicitations auxquelles on ne peut répondre ? Même la boite aux lettres devient votre ennemie. Sauf à dire stop, mais alors comment ? Tout le monde ne peut pas écrire un bouquin sur le bouddhisme ou tirer sur tout ce qui bouge, fuir et débarquer dans un container sur une côte étrangère, se suicider ... Oû sont les contreparties ? Oû sont les gratifications, les jalons qui disent que là on est utile aux autres; même les diplômes, eu égard aux enjeux, deviennent des attrape-couillons. Oû sont les balises dans ce brouillage, ce brouillard anxiogène généralisé ? Que signifie un objectif individualisé qui se résume à "s'en sortir" : S'en prémunir... ? S'en extraire ... ?

Retour à une sémantique qui tourne en rond. Alors observons nous un instant : cécité volontaire, contentement de soi, peur d'avoir peur, peur de l'Autre, peur de soi même, apathie confortable ou cynique, découragement ..., ce faisant, ne serions nous pas déjà en perspective d'être des "plus démunis" en puissance ? Ca c'est "futuricide".

On va essayer avec un langage universel : E2 = M2C4 + P2C2. Cette équation à plus d'un siécle. P est le mouvement. Pour une masse au repos on peut donc écrire: E = MC2 et pour un photon qui n'a pas de masse (c'est bien foutu, sinon la lumière tomberait par terre, mdr...), on peut écrire: E2 = P2C2, ou E = PC. Energies, masses et mouvements sont liés, ça fait plus d'un siècle qu'on vous le dit, ça surprend encore quelqu'un? TOUTES les ressources sont limitées, même l'énergie solaire qui nous parvient, et toutes les ressources peuvent être raisonnées en termes d'énergie. Partant de là, toute alternative ne peut être qu'une démarche d'optimisation et on ne peut pas optimiser sans redistribuer. Des congélateurs au pôle nord, ce serait idiot, n'est ce pas ?

DONC CETTE HUMANITE DOIT S'APAISER (et toc !). Oh... il y a plusieurs façons d'y parvenir, en éliminer les trois quarts par exemple. Ca on sait faire, on n'a encore trouvé rien d'autre pour se réguler, l'Histoire déborde d'inventivité en la matière. L'actualité aussi et dans un autre style : ce qui a mené à Tchernobyl, Fukushima et autres joyeusetés telles les subprimes, était-ce moral ? Et les petites indifférences, négligences, réinterprétations, mesquineries et lâchetés ordinaires, est-ce moral ?

Bon, après tout l'Univers est fondamentalement amoral, une galaxie de plus ou de moins... C'est même un Maître-équilibriste en la matière et son Essence garde encore tout son mystère. Mais justement. Rien n'interdit de croire qu'il s'agit d'une perpétuelle page blanche ou d'un jeu de miroirs et que tout est toujours possible, le pire ou le meilleur***. Ca, ça donne le droit, le devoir d'être attentif, impertinent, curieux, imaginatif, élégant, éveillé et rêveur, créatif, généreux, confiant...

Voeux : souffler sur le brouillard. Quoi faire d'autre ? Arrêter de cavaler chaque fois que possible, prendre le temps de s'informer et de réfléchir un peu, parceque c'est surtout cela qu'on nous vole, savoir c'est pouvoir. Et puisqu'on a jamais autant communiqué, autant le faire bien; il s'agirait déjà et seulement de s'approprier d'autres façons d'échanger, en commençant par prêter attention à ce qu'on dit, à ce qu'on répète, à ce qu'on colporte, ce qu'on préjuge, puisqu'in fine vous l'aurez compris, tout passe par des mots, des signes, des comportements.

Par exemple : inciter à contrer les expressions de haine et toute sémantique tortueuse qui y mène. Remplacer le N par un M. M, on a l'impression que cet opposé (ou opposant ?) devient désuet, passé de mode, usé, ringuard, c'est curieux, non ? Pourtant quitte à souffler sur ce brouillard, soufflons aussi sur des braises, il est largement temps de choisir son camp : M pas N. Ce qui signifie clairement que la haine est stérile. M ¬ N, une formule**** toute simple pour commencer à s'enrichir avec ce qui ne s'achète pas. Changer les rênes en protégeant les mots.

Et au fond, puisque c'est la matérialité qui pose problème, peut-être quand même en profiter pour travailler à une spiritualité sans peur, sans violence et sans dogme. Donc sur soi, au passage. Bisounours quand tu nous tiens... Que sait-on vraiment ? TD/

* Charles S. Peirce, 1839-1914, philosophe et sémiologue original et anglo-saxon.

** Et voila ce que ça donne quand on n'a pas les tenants et les aboutissants. Claude Allègre : ancien ministre socialiste de l'éducation qui qualifia le réchauffement climatique d'imposture. Si on ne peut même plus rigoler....

*** En fait, ce n'est pas un voeu de Bisounours. C'est théoriquement recevable au titre du "Principe d'incertitude" et de "l'interprétation de Copenhague" (1927) qui n'ont jamais été pris en défaut depuis, bien au contraire. En bref, disons que le "paradoxe particule/onde", mène à considérer que nous "créons" notre réalité : on concrétise un résultat au prix de l'effondrement d'un éventail de tendances à exister (superpositions d'état). Cela va encore bien au delà, mais arrêtons là. On peut profondément regretter que la philosophie n'ait pas su accompagner la théorie quantique (sauf à être balayée sous le tapis de la métaphysique). Il s'agit pourtant de l'outil de mutation le plus extraordinaire de l'histoire de l'Humanité et on est en plein dedans. Dans votre quotidien et en premier lieu : toute l'électronique (comme son nom l'indique). Votre quotidien..., juste une remarque basique : les photons qui parviennent à vos yeux, lorsque vous regardez une lampe ou une étoile à des années-lumière, qu'importe, voyagent à la vitesse de la lumière; Evidemment. Sauf qu'à la vitesse de la lumière le temps n'existe pas. "Science sans conscience... ?".

**** ¬ : "négation de". Bon d'accord, pour ne pas faire d'ombre à Avogadro, au cursus de chimie de seconde et satisfaire à la tendance aux abréviations, écrivons N#M ou N/M.

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